Troisième volet de ce qui est maintenant devenu une collaboration au long cours autant qu'épisodique entre l'Autrichien Christian Fennesz et le vétéran japonais Ryuichi Sakamoto, Flumina inverse les règles qui avaient prévalu à la composition de Cendre il y a cinq ans, puisqu'ici c'est Sakamoto qui est à l'origine de l'ensemble des morceaux, autour desquels Fennesz compose un habillage de textures. Composé à partir de vingt quatre pièces improvisées jouées par Ryuichi Sakamoto au début de chaque concert de sa tournée japonaise, Flumina couvre tout le spectre tonal puisque chaque morceau est dans une gamme différente, et que l'ensemble est ainsi exploré. Conséquence sans doute logique de ce mode de création, c'est le piano qui est ici au coeur de chaque titre, la patte de Fennesz, que ce soit au laptop, à la guitare ou au synthétiseur se faisant des plus discrètes. Pas question ici de noyer les mélodies sous des nappes épaisses de brouillard comme pouvait le faire Cendre, les deux CD de Flumina pourraient d'ailleurs presque s'apprécier comme des travaux solo du japonais. Mélancolique et léger, parfois trop (certains titres ne dépareraient pas dans un piano bar), Flumina atteint toutefois sa pleine mesure lorsque les deux univers, au lieu de simplement se souligner l'un l'autre, en viennent à se fondre (« 0319 », « 0314 », « 0420 »...) dans des paysages aux couleurs mordorées, des ambiances retenues portées par les notes, toujours placées avec un art consommé du presque rien.
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December 2013
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