En décidant qu’il était temps d’offrir les clés de son album Tiger Flower Circle Sun, paru en 2010 chez Ghostly International, à d’autres artistes, Christopher Willits n’a pas lésiné sur les moyens puisque, au lieu de compiler un simple album de remixes par des signatures attendues, il a préféré en faire un concours de remixes, ouvert à tous, les participants ayant comme seules ressources communes un paquet de cent vingt et un sons utilisés par Willits sur l’album et pour seule consigne de s’amuser et de composer ce qu’ils veulent avec. Au final, et même si on devine que de nombreux autres ont du être envoyés, c’est tout de même cinquante remixes que Willits a sélectionné pour Tiger Flower Circle Sun- Remixes, une compilation téléchargeable à prix libre sur le site de son label Overlap. Comme on pouvait s’y attendre, avec un album aussi riche et polychrome que celui qui a servi de source, les remixes partent ici dans tous les sens, explorant à fond les différentes facettes de Willits, de l’ambient flottante de ses collaborations avec Taylor Deupree ou Ryuichi Sakamoto aux textures plus ouvertement pop que le guitariste développe depuis quelques années. Et si, autour de quelques noms connus, de Robert Lippok à Celer, John Hudak, Szymon Kaliski ou Corey Fuller (de Illuha), les jeunes pousses occupent le gros du terrain, force est de constater que le talent est ici également réparti et que nombreux sont ceux qui ont su tirer parti des contraintes pour s’imposer. On retiendra donc principalement ici une grosse poignée de titres qui ont tous, à leur manière, su emmener la musique de Christopher Willits sur d’autres territoires. Dans l’ambient, évidemment, le choix qui revient le plus souvent, adopté, entre autres, par Corey Fuller, Celer, Leonardo Rosado, Ted Appel et Go Dugong, dans la dream pop élégiaque avec Lamont Kohner et Chris McNamara, dans une electronica ronde (Davic Nod) ou plus cliquée (Andy Cowling), dans une shoegaze flottante (Roma 79) ou un post punk toutes basses en avant (Robert Lippok), dans la techno minimale (The Sight Below) comme dans un techno dub apaisé (Big Phone, MimiCof) ou un post-rock décalé (Pearson Constantino). Au final, à travers ses cinquante titres, Tiger Flower Circle Sun- Remixes remplit triplement son office. Premièrement, il prolonge plus qu’agréablement l’album original qui l’a vu naitre, deuxièmement, il démontre la versatilité et la pertinence de la musique de Christopher Willits, capable de s’adapter à toutes ses mutations sans y disparaitre, et enfin, il nous donne quantité de nouveaux artistes talentueux dont nous suivrons le travail dans l’avenir. Merci pour tout !
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December 2013
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