Oh, Yoko par Jean-François Micard
Fans de longue date de l'oeuvre de Will Long, qui fut d'ailleurs le premier artiste interviewé ici, c'est avec le plus grand intérêt que l'on suivait les étapes de sa nouvelle vie au Japon, et son implantation croissante dans la scène locale. Aussi, alors que le rythme des sorties de Celer ne donnait pas signe de se ralentir (pas moins de douze depuis le début de l'année), c'est par surprise que nous a pris l'annonce d'un nouveau projet, partagé avec sa nouvelle compagne, Rie Mitsutake, elle même auteure de deux albums délicats et ludiques il y a quelques années sous le nom de Miko. Une histoire d'amour magnifiquement représentée aujourd'hui par I Love you..., le premier album d'Oh, Yoko, idéale bande-son d'un quotidien où la beauté se conjugue avec l'intime, la légèreté avec l'humour. Osons le dire, même si le terme est souvent galvaudé, I Love you... est tout simplement un album essentiel, qu'il ne faut sous aucun prétexte laisser passer.
Pour commencer, pouvez-vous nous éclairer sur le nom de votre projet. Qui est Yoko ? Et d’où vient cette virgule qui donne l’impression que l’on n’entend qu’une partie d’une phrase ?
Rie Mitsutake : Nous étions en train de parler des vieilles vidéos des Beatles lorsque Will a trouvé le nom. J’imagine qu’il pensait que cela évoquait Yoko Ono, même si honnêtement nous n’avons pas pensé à cette relation avec Yoko Ono et les Beatles plus que ça lorsque nous avons choisi ce nom. Je pense que nous aimions juste la manière dont il sonnait, et l’aspect graphique que lui apportait la virgule. Ceci dit, j’aime beaucoup Yoko Ono et je trouve qu’avoir un nom qui est lié à elle d’une certaine manière est cool. Mais Yoko est également un prénom féminin très commun au Japon, il pourrait donc s’agir de Yoko Ono comme de n’importe qui d’autre. Nous aimons également le fait d’avoir des mots à la fois japonais et américains dans notre nom car cela reflète nos origines respectives.
Will Long : C’est également agréable d’avoir ce lien ténu avec Yoko Ono sans pouvoir y être directement rattaché. Je suis né le jour où John Lennon a été tué, et c’est également lié au sample parlant des Beatles qui se trouve sur notre titre « Newsbreak ».
Comment est née cette aventure commune, à partir de vos carrières respectives en tant que Celer et Miko ?
Rie : Nous publiions de la musique pour le même label et nous étions amis. Nous aimions tout deux la musique de l’autre et nous avons commencé tout naturellement à parler de collaboration. Will était en train d’archiver les interviews en vidéo des Beatles à l’époque, et cela lui a fait penser à la musique de Miko. C’est de là que tout est parti, je pense.
Will : Nous nous sommes rencontrés pour la première fois lorsque je suis venu tourner au Japon avec Yui Onodera pour notre album Generic City. Nous nous étions très bien entendu, et j’avais adoré le Japon. Tellement que je suis venu m’y installer un mois plus tard.
I Love You... est un disque très varié, mais le sentiment qui domine est quelque chose de très domestique et intime, comme si on se trouvait à votre côté au fil de votre vie quotidienne…
Rie : Merci, je suis très heureuse que tu dises cela. En travaillant sur ce projet, nous avons eu beaucoup d’idées et nous voulions rester très ouverts à des styles de musiques très différents, mais nous ne savions vraiment pas si ce mélange de chansons variées pourrait sembler cohérent sur la durée d’un album. Aussi, lorsque nous avons pu l’écouter, une fois terminé, nous avons été surpris d’entendre que tout fonctionnait bien ensemble. Nous avons tout enregistré à la maison, de manière très relaxée, et cela donne sans doute ce côté domestique à notre son.
Will : Chaque titre représente une période différente de notre vie quotidienne. Nous ne l’avons pas vraiment conçu comme cela, mais comme Rie l’a dit, c’est juste venu naturellement en définitive. C’est souvent le cas avec ma musique, mais pour Oh, Yoko, c’est nettement plus condensé, sans titres d’une heure. Mais c’est le même principe, partagé cette fois entre deux personnes.
Il couvre une palette très vaste, entre instrumentation électronique ou acoustique, jouets, field recordings et voix. Comment construisez-vous vos titres ?
Rie : Pour la plupart des chansons, Will s’est d’abord chargé des sources sonores et des phrases basiques, et j’y ai ajouté ensuite davantage de mélodies, avec les instruments ou le chant. Utiliser beaucoup d’instruments différents peut sans doute être considéré comme mon style, mais pour de nombreux morceaux, Will avait déjà des idées vagues sur ce que je devrais ajouter ou la manière dont je devrais chanter, ce qui fait que je répondais à ses suggestions en lui renvoyant davantage d’idées. C’était vraiment une manière de travailler ensemble très créative qui nous inspirait beaucoup.
Will : J’ai vraiment essayé de construire les titres de la même manière que je le fais habituellement pour Celer, davantage comme une forme de tapisserie, avec beaucoup de couches et d’interactions, mais sans fondre le tout ensemble avec des effets. C’était vraiment très agréable de pouvoir travailler avec un matériau source très peu traité, tout en cherchant à lui donner les mêmes qualités émotionnelles que ce que je fais d’habitude. J’ai aussi beaucoup aimé mélanger l’électronique et instruments acoustiques. Mon équipement est parfois si limité, que j’ai pris beaucoup de plaisir à programmer des boites à rythmes et des séquences de synthé.
Certains moments sur l’album frôlent le kitsch. Est-ce juste parce que de tels moments arrivent aussi dans la vie ?
Nous ne cherchions pas intentionnellement à créer quelque chose de kitsch, juste à être le plus naturels possibles dans notre manière de faire les choses. Et il est arrivé qu’elles soient un peu stupides. Cela nous faisait rire lorsque nous les rejouions, mais en même temps, elles s’intégraient naturellement au reste de l’album. Les choses peuvent être en même temps dramatiques et pleines d’humour.
Il y a un côté très japonais qui traverse l’album comme un fil rouge. En tant qu’expatrié vivant au Japon, penses-tu que le pays a eu un impact sur ta manière de composer ?
C’est bien possible. Ce qui est sûr c’est qu’il a eu une importance énorme, même si je serais bien en peine de te dire exactement en quoi. Peut-être est-ce le fait d’être entouré de nombreux amis musiciens et d’avoir de ce fait un plus grand accès aux instruments qui a fait la différence. Evidemment, le Japon m’inspire d’une façon totalement différente d’un autre pays. Mes amis ici m’ont beaucoup soutenu, et j’ai beaucoup appris en regardant leur façon de travailler. Je ne suis pas suffisamment calé en musique pour déterminer exactement ce que cela a changé, mais cela m’a apporté beaucoup.
Rie, ta façon de chanter est très particulière, comme si tu lisais un carnet de notes ou un journal racontant des moments très ordinaires. Cherchais-tu délibérément à évacuer tout « drame » de tes textes et de ton chant ?
Rie : Je suis certes chanteuse, mais également créatrice et arrangeuse de sons, et je pense que j’utilise parfois ma voix comme un de mes instruments. Elle est naturellement très calme et douce, mais j’ai tendance à la traiter différemment pour qu’elle s’adapte au son du morceau. En particulier sur cet album, où il y a diverses choses que j’ai chanté très différemment de mes créations en solo. Par exemple, sur « I did this I did that », c’est Will qui a eu l’idée de ce chant qui serait comme un journal intime lu en anglais. Et pour « Boîte de Nuit », nous avons eu l’idée d’en faire une musique qui viendrait d’une vieille salle de bal. J’essayais donc de me mettre dans la peau d’une chanteuse de bal fictive et de chanter d’une manière un peu dramatique et ridicule. C’était amusant de changer ma manière de chanter pour incarner les différents personnages des chansons.
Vous avez de créer un tout nouveau label, Normal Cookie pour Oh, Yoko. N’aurait-il pas pu être publié sur l’un de vos autres labels comme Two Acorns ou Bun Tapes ?
Will : Two Acorns est davantage un label ambient et expérimental et je ne publie que rarement des choses dessus, guère plus d’une ou deux fois par an. Bun Tapes est pour sa part un label dédié à sortir uniquement des cassettes de musiques synthétiques. Nous avons démarré Normal Cookie uniquement pour publier les travaux d’Oh, Yoko. C’est agréable d’avoir une seule maison au lieu de chercher à travailler pour différents labels. Nous pouvons ainsi faire les choses à notre propre rythme, et publier exactement de la manière dont nous le souhaitons.
Pensez-vous continuer vos anciens projets, et pensez-vous que cette expérience partagée aen tant qu’Oh, Yoko aura une influence sur eux ?
Je n’ai pas de plans particuliers en ce moment, je vous ouvert à toute possibilité qui pourrait se présenter. J’explore beaucoup de zones nouvelles en ce moment dans mon travail. Je suis persuadé que notre musique en tant que Oh, Yoko aura une grande influence sur mes propres créations. Rie était déjà une grande influence pour moi bien avant que nous ne commencions à composer ensemble.
Rie : Pour ma part, je suis actuellement en train de travailler sur mon projet solo Miko, ainsi que sur d’autres choses nouvelles, mais qui progressent lentement. Tout comme Will, je pense qu’Oh, Yoko va avoir une grande influence sur ma manière d’approcher la musique. J’ai le sentiment d’avoir bien plus de liberté et de possibilités désormais, et j’ai hâte de voir à quoi va ressembler mon prochain album solo.
Will, peux-tu nous e dire plus sur ton nouveau projet Rangefinder ?
Will : C’est un style de musique très simple et très dépouillé, où j’utilise uniquement de vieux séquenceurs et synthétiseurs. J’essaye de composer des mélodies très simples et de les agencer en courtes chansons, à l’inverse de ce que je fais pour Celer où je compose des titres très longs, très minimalistes, et de la musique sur bandes. Rangefinder est également dépourvu de toute sorte de drone, se concentrant sur des sons brillants et maximalistes. J’essaie une fois encore d’approcher le même feeling musical, mais à travers des instruments différents. Je suis fasciné par tous ces vieux synthétiseurs et séquenceurs, par le temps nécessaire pour apprendre à les utiliser, et par leur aspect tactile, très éloigné des ordinateurs. C’est un projet bien moins sérieux que la plupart de mes autres réalisations, et cela fait toute la différence. J’ai l’impression d’être un enfant devant ces machines.
http://ohyoko.bandcamp.com/
Chronique
I Love You...
Pour commencer, pouvez-vous nous éclairer sur le nom de votre projet. Qui est Yoko ? Et d’où vient cette virgule qui donne l’impression que l’on n’entend qu’une partie d’une phrase ?
Rie Mitsutake : Nous étions en train de parler des vieilles vidéos des Beatles lorsque Will a trouvé le nom. J’imagine qu’il pensait que cela évoquait Yoko Ono, même si honnêtement nous n’avons pas pensé à cette relation avec Yoko Ono et les Beatles plus que ça lorsque nous avons choisi ce nom. Je pense que nous aimions juste la manière dont il sonnait, et l’aspect graphique que lui apportait la virgule. Ceci dit, j’aime beaucoup Yoko Ono et je trouve qu’avoir un nom qui est lié à elle d’une certaine manière est cool. Mais Yoko est également un prénom féminin très commun au Japon, il pourrait donc s’agir de Yoko Ono comme de n’importe qui d’autre. Nous aimons également le fait d’avoir des mots à la fois japonais et américains dans notre nom car cela reflète nos origines respectives.
Will Long : C’est également agréable d’avoir ce lien ténu avec Yoko Ono sans pouvoir y être directement rattaché. Je suis né le jour où John Lennon a été tué, et c’est également lié au sample parlant des Beatles qui se trouve sur notre titre « Newsbreak ».
Comment est née cette aventure commune, à partir de vos carrières respectives en tant que Celer et Miko ?
Rie : Nous publiions de la musique pour le même label et nous étions amis. Nous aimions tout deux la musique de l’autre et nous avons commencé tout naturellement à parler de collaboration. Will était en train d’archiver les interviews en vidéo des Beatles à l’époque, et cela lui a fait penser à la musique de Miko. C’est de là que tout est parti, je pense.
Will : Nous nous sommes rencontrés pour la première fois lorsque je suis venu tourner au Japon avec Yui Onodera pour notre album Generic City. Nous nous étions très bien entendu, et j’avais adoré le Japon. Tellement que je suis venu m’y installer un mois plus tard.
I Love You... est un disque très varié, mais le sentiment qui domine est quelque chose de très domestique et intime, comme si on se trouvait à votre côté au fil de votre vie quotidienne…
Rie : Merci, je suis très heureuse que tu dises cela. En travaillant sur ce projet, nous avons eu beaucoup d’idées et nous voulions rester très ouverts à des styles de musiques très différents, mais nous ne savions vraiment pas si ce mélange de chansons variées pourrait sembler cohérent sur la durée d’un album. Aussi, lorsque nous avons pu l’écouter, une fois terminé, nous avons été surpris d’entendre que tout fonctionnait bien ensemble. Nous avons tout enregistré à la maison, de manière très relaxée, et cela donne sans doute ce côté domestique à notre son.
Will : Chaque titre représente une période différente de notre vie quotidienne. Nous ne l’avons pas vraiment conçu comme cela, mais comme Rie l’a dit, c’est juste venu naturellement en définitive. C’est souvent le cas avec ma musique, mais pour Oh, Yoko, c’est nettement plus condensé, sans titres d’une heure. Mais c’est le même principe, partagé cette fois entre deux personnes.
Il couvre une palette très vaste, entre instrumentation électronique ou acoustique, jouets, field recordings et voix. Comment construisez-vous vos titres ?
Rie : Pour la plupart des chansons, Will s’est d’abord chargé des sources sonores et des phrases basiques, et j’y ai ajouté ensuite davantage de mélodies, avec les instruments ou le chant. Utiliser beaucoup d’instruments différents peut sans doute être considéré comme mon style, mais pour de nombreux morceaux, Will avait déjà des idées vagues sur ce que je devrais ajouter ou la manière dont je devrais chanter, ce qui fait que je répondais à ses suggestions en lui renvoyant davantage d’idées. C’était vraiment une manière de travailler ensemble très créative qui nous inspirait beaucoup.
Will : J’ai vraiment essayé de construire les titres de la même manière que je le fais habituellement pour Celer, davantage comme une forme de tapisserie, avec beaucoup de couches et d’interactions, mais sans fondre le tout ensemble avec des effets. C’était vraiment très agréable de pouvoir travailler avec un matériau source très peu traité, tout en cherchant à lui donner les mêmes qualités émotionnelles que ce que je fais d’habitude. J’ai aussi beaucoup aimé mélanger l’électronique et instruments acoustiques. Mon équipement est parfois si limité, que j’ai pris beaucoup de plaisir à programmer des boites à rythmes et des séquences de synthé.
Certains moments sur l’album frôlent le kitsch. Est-ce juste parce que de tels moments arrivent aussi dans la vie ?
Nous ne cherchions pas intentionnellement à créer quelque chose de kitsch, juste à être le plus naturels possibles dans notre manière de faire les choses. Et il est arrivé qu’elles soient un peu stupides. Cela nous faisait rire lorsque nous les rejouions, mais en même temps, elles s’intégraient naturellement au reste de l’album. Les choses peuvent être en même temps dramatiques et pleines d’humour.
Il y a un côté très japonais qui traverse l’album comme un fil rouge. En tant qu’expatrié vivant au Japon, penses-tu que le pays a eu un impact sur ta manière de composer ?
C’est bien possible. Ce qui est sûr c’est qu’il a eu une importance énorme, même si je serais bien en peine de te dire exactement en quoi. Peut-être est-ce le fait d’être entouré de nombreux amis musiciens et d’avoir de ce fait un plus grand accès aux instruments qui a fait la différence. Evidemment, le Japon m’inspire d’une façon totalement différente d’un autre pays. Mes amis ici m’ont beaucoup soutenu, et j’ai beaucoup appris en regardant leur façon de travailler. Je ne suis pas suffisamment calé en musique pour déterminer exactement ce que cela a changé, mais cela m’a apporté beaucoup.
Rie, ta façon de chanter est très particulière, comme si tu lisais un carnet de notes ou un journal racontant des moments très ordinaires. Cherchais-tu délibérément à évacuer tout « drame » de tes textes et de ton chant ?
Rie : Je suis certes chanteuse, mais également créatrice et arrangeuse de sons, et je pense que j’utilise parfois ma voix comme un de mes instruments. Elle est naturellement très calme et douce, mais j’ai tendance à la traiter différemment pour qu’elle s’adapte au son du morceau. En particulier sur cet album, où il y a diverses choses que j’ai chanté très différemment de mes créations en solo. Par exemple, sur « I did this I did that », c’est Will qui a eu l’idée de ce chant qui serait comme un journal intime lu en anglais. Et pour « Boîte de Nuit », nous avons eu l’idée d’en faire une musique qui viendrait d’une vieille salle de bal. J’essayais donc de me mettre dans la peau d’une chanteuse de bal fictive et de chanter d’une manière un peu dramatique et ridicule. C’était amusant de changer ma manière de chanter pour incarner les différents personnages des chansons.
Vous avez de créer un tout nouveau label, Normal Cookie pour Oh, Yoko. N’aurait-il pas pu être publié sur l’un de vos autres labels comme Two Acorns ou Bun Tapes ?
Will : Two Acorns est davantage un label ambient et expérimental et je ne publie que rarement des choses dessus, guère plus d’une ou deux fois par an. Bun Tapes est pour sa part un label dédié à sortir uniquement des cassettes de musiques synthétiques. Nous avons démarré Normal Cookie uniquement pour publier les travaux d’Oh, Yoko. C’est agréable d’avoir une seule maison au lieu de chercher à travailler pour différents labels. Nous pouvons ainsi faire les choses à notre propre rythme, et publier exactement de la manière dont nous le souhaitons.
Pensez-vous continuer vos anciens projets, et pensez-vous que cette expérience partagée aen tant qu’Oh, Yoko aura une influence sur eux ?
Je n’ai pas de plans particuliers en ce moment, je vous ouvert à toute possibilité qui pourrait se présenter. J’explore beaucoup de zones nouvelles en ce moment dans mon travail. Je suis persuadé que notre musique en tant que Oh, Yoko aura une grande influence sur mes propres créations. Rie était déjà une grande influence pour moi bien avant que nous ne commencions à composer ensemble.
Rie : Pour ma part, je suis actuellement en train de travailler sur mon projet solo Miko, ainsi que sur d’autres choses nouvelles, mais qui progressent lentement. Tout comme Will, je pense qu’Oh, Yoko va avoir une grande influence sur ma manière d’approcher la musique. J’ai le sentiment d’avoir bien plus de liberté et de possibilités désormais, et j’ai hâte de voir à quoi va ressembler mon prochain album solo.
Will, peux-tu nous e dire plus sur ton nouveau projet Rangefinder ?
Will : C’est un style de musique très simple et très dépouillé, où j’utilise uniquement de vieux séquenceurs et synthétiseurs. J’essaye de composer des mélodies très simples et de les agencer en courtes chansons, à l’inverse de ce que je fais pour Celer où je compose des titres très longs, très minimalistes, et de la musique sur bandes. Rangefinder est également dépourvu de toute sorte de drone, se concentrant sur des sons brillants et maximalistes. J’essaie une fois encore d’approcher le même feeling musical, mais à travers des instruments différents. Je suis fasciné par tous ces vieux synthétiseurs et séquenceurs, par le temps nécessaire pour apprendre à les utiliser, et par leur aspect tactile, très éloigné des ordinateurs. C’est un projet bien moins sérieux que la plupart de mes autres réalisations, et cela fait toute la différence. J’ai l’impression d’être un enfant devant ces machines.
http://ohyoko.bandcamp.com/
Chronique
I Love You...