ATOM TM par Jean-François Micard

Atom Heart, Lassigue Bendthaus, Flanger, Señor Coconut, Lisa Carbon, DOS Tracks, Midisport, Plastique, et quelques dizaines d’autres ; autant de projets qui ont fait d’Uwe Schmidt, compositeur allemand installé au Chili depuis des années l’un des noms les plus incontournables et les plus dissimulés de la musique électronique. Mais depuis quelques années, l’homme aux mille visages se dépouille peu à peu de ses identités multiples, et c’est sous le nom d’AtomTM, entité gigogne et multiformes qu’il nous livre depuis quelques années ses albums les plus passionnants. Après avoir exploré l’âme romantique allemande, et en particulier l’œuvre de Schubert sur une paire d’albums étonnants, le voici qui effectue un formidable retour aux sources avec HD, merveille de pop électronique, minimale et engagée, où le génie mélodique kraftwerkien vient s’agréger à une réflexion sur les nouveaux radicalismes sonores. Critique de l’ « imperialist pop », de l’impossibilité à transmettre un message, célébration du vide et de la machine, HD est un album comme on en entend peu, la bande son idéale d’un monde en haute définition.
Tes deux albums précédents exploraient l’influence de l’œuvre de Schubert d’une manière très expérimentale, mais HD est totalement différent de ces ambiances. Quelle a été l’inspiration derrière cet album ?
Uwe Schmidt : Pour commencer, et puisque tu as mentionné Schubert en lien avec les albums Liedgut et Winterreise, pour lesquels je ne parlerais pas nécessairement d’influence dans le strict sens du terme, je dois reconnaitre que je suis réticent à expliquer mon travail en utilisant le modèle d’ « influences » extérieures, tout simplement parce que pour moi, tout est une influence. Utiliser ce terme me parait donc redondant. Je préfère essayer d’envisager le développement d’une idée musicale comme un champ gravitationnel qui attire à lui certains éléments qui partagent des points communs avec cette idée. L’inspiration serait donc pour moi avant tout un sentiment, une certaine atmosphère, une texture, une énergie, un langage sonore, et plus encore. C'est ce genre de choses qui m’a poussé à composer HD, des éléments qui peuvent être concrets (comme Schubert auparavant) ou abstraits au point d’être indescriptibles.
Certains titres d’HD sont en chantier depuis huit ans. As-tu travaillé sur l’album par intermittence durant toute cette période entre d’autres projets ?
Il y a eu une première phase aux alentours de 2005, durant laquelle j’ai enregistré puis abandonné un album qui aurait du s’intituler "Hard Disc Rock". Après cela, je n’ai pas retravaillé sur ces titres pendant quelques années, jusqu’en 2010, où j’ai voulu me repencher dessus, par curiosité. A partir de là, je revenais de temps à autre sur ce matériau, réévaluant certains titres et en jetant d’autres à la poubelle, et quelques titres ont fini par survivre à ce processus. J’ai alors commencé à tout réenregistrer, ce qui a complètement modifié ces titres. Il ne subsiste en définitive que trois de ces titres sur HD, tout le reste ayant été enregistré l’an dernier. Je dirais que l’idée initiale d’HD a germée en 2005, mais que son développement et sa maturation ont eu lieu en une autre période intensive de production.
Dans les trois titres que tu as conservé, dans quelle mesure HD se rapproche t-il de ton idée de départ ?
Pas beaucoup (rires). "Hard Disc Rock", l’album demeuré inédit, avait en fait une ambiance très différente, à laquelle je ne voulais pas me référer de nouveau. C’est sans doute simplement du au fait que j’ai changé durant toutes ces années, ainsi que mes idées musicales. C’est pour cela que j’ai tant retravaillé les titres initiaux qui n’ont aujourd’hui que très peu à voir avec ce que j’avais conçu et enregistré en 2005.
C’est sans doute la première fois que tu exprimes avec HD des idées politiques claires, en l’occurrence une critique acerbe de la culture consumériste dominante. Qu’est-ce qui t’a poussé à sortir de l’ombre et à revendiquer cette position ?
Cela a beaucoup à voir avec le fait que la musique, et la musique électronique en particulier, est devenue une sorte de bruit de fond ennuyeux pour, soit la consommation de drogues, soit des publicités pour voitures. Je regrette le manque d’aspect dérangeant du genre, ou le simple refus de prendre la moindre position. Je voulais vraiment prendre position, tout en sachant que cela pourrait être risqué au vu de la quasi-impossibilité de défendre une idée forte et cohérente de quelque sorte que ce soit de nos jours. Je voulais une certaine forme de « courage », d’attitude, et je pense que cela donne une énergie spécifique à HD. Et comme tu le disais, c’est quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant, et je pense qu’il était grand temps que je me lance.
Depuis que tu t’es installé au Chili où tu étais, comme tu le disais à l’époque, libre du bombardement d’informations qui t’assaillait en Allemagne, la globalisation de la culture s’est largement accélérée et il est évident maintenant que tu es exposé de manière quotidienne au même monde sonore « unifié » que celui dans lequel nous vivons tous. HD est-il aussi une réaction à cela ?
HD est une réaction à énormément de choses, mais effectivement ce problème que tu mentionnes en fait largement partie ! Par « réaction », j’entends toute influence qui m’amène de nouvelles idées musicales, ou m’en fait changer. Evidemment, le sujet des « médias », qu’il s’agisse d’internet ou des médias traditionnels est devenu une source inévitable, et joue un rôle à de nombreux niveaux dans la vie de tout un chacun. Il y a bien sûr des aspects positifs à ce phénomène, mais ils font une piètre source d’inspiration musicale (rires).
Tu as fait appel à plusieurs collaborateurs sur cet album, comme Alva Noto, Marc Behrens, Jamie Lidell ou Jean-Charles Vandermynsbrugge. Comment as-tu été amené à travailler avec eux ?
En travaillant sur HD, j’ai réalisé que certains morceaux requéraient des éléments spécifiques que je n’étais pas à même d’apporter moi-même, là où d’autres, je le sentais, pourraient donner une dimension différente à « mes » titres. J’avais des idées assez spécifiques en tête, tant sur ce qu’étaient ces éléments que sur les artistes à qui je pourrais demander de les fournir. Le titre avec Jamie Lidell, « I Love U (Like I Love My Drum Machine) » constitue en revanche l’exception à cette approche, puisque j’avais dès le départ composé ce morceau en pensant à sa voix. Sans la contribution de Jamie, je n’aurais pas pu finir et publier ce titre. En outre, je connais tous ces collaborateurs depuis des années et certains sont de très bons amis, ce qui fait que je savais déjà en grande partie comment leur pratique pourrait s’intégrer dans les idées que j’avais esquissé.
Après avoir été l’un des artistes les plus prolifiques au monde sous une multitude de pseudonymes, tu sembles avoir choisi de te consacrer maintenant essentiellement à AtomTM…
C’est vrai. Mais ces pseudonymes multiples n’ont jamais fait partie d’un concept, pas plus que je n’avais de plan particulier les concernant. C’était tout simplement quelque chose que j’ai fait pour des raisons purement pratiques. Au départ, cela m’a aidé à canaliser mon énergie créatrice et mes idées dans des directions données, mais après avoir fonctionné comme cela pendant quelques temps, c’est devenu un automatisme. Et puis, il y a quelques années, j’ai réalisé que je voulais travailler de manière différente, avec une musique différente, et un regard différent sur mon propre travail, et j’ai décidé que cette « technique » des pseudonymes, ne m’était plus nécessaire. J’ai alors choisi de rediriger toutes mes idées en une seule identité, qui est Atom TM.
Est-ce la raison pour laquelle tu as publié Cold Memories, qui est un mix de titres enregistrés en tant qu’Atom Heart sous l’identité d’AtomTM ? As-tu d’autres réappropriations de ton propre travail de ce type prévues ?
Oui, car mon intention finale est de fusionner mon catalogue entier en une seule et unique entité. Cela signifie que tous mes différents noms d’artistes vont disparaitre au fur et à mesure, comme cela commence à apparaitre sur mon site web. L’une des étapes sera de fondre toute ma production sous un label digital unique, AtomTM_Audio_Archive. AAA sera lancé en octobre avec la réédition de ma toute première production, Matter de Lassigue Bendthaus, vingt trois ans après sa publication initiale. Ensuite, je m’attelerais à la remasterisation de tout mon catalogue et à sa publication sur mon site web. Comme tu le constateras alors, toutes mes différentes identités devraient alors disparaitre au profit d’un AtomTM générique.
Suite au décès récent de Pete Namlook, tu as choisi de mettre un terme à votre label commun Rather Interesting. Il ne t’était pas possible de continuer le label sans lui ?
Cela n’aurait pas été la même chose, c’est pourquoi j’ai décidé d’y mettre un terme. Peut-être finirais-je par développer quelque chose du même type dans l’avenir, mais ce serait pour une nouvelle ère, un nouveau segment de mon travail. Fermer le label n’a pas été une décision facile, et cela a été de pair avec l’acceptation que certaines choses, même si elles nous semblent « normales » ou « naturelles » parce qu’elles ont fait partie de nos vies pendant des années peuvent disparaitre d’un instant à l’autre, comme un être humain. C’est triste de réaliser que tout ce que nous connaissons, y compris nous-mêmes, cessera peu à peu d’exister, jusqu’à ce que plus rien de ce qui nous entoure ne soit là. Mettre un terme à mon label est une action symbolique visant à reconnaitre et accepter cette condition.
Tu as parfois déclaré avoir au moins une idée d’album par jour; Est-ce toujours le cas ?
La plupart du temps oui, c’est toujours vrai. Cependant, je trouve bien plus intéressant désormais de laisser ces idées infuser pendant longtemps plutôt que de céder à la pulsion de les concrétiser tout de suite. C’est probablement le plus gros changement dans mes méthodes de travail de ces dix dernières années.
Tu as posté il y a quelques semaines sur ta page Facebook une liste de noms de projets fictifs que tu aurais pu utiliser, tels que Whitney Spears, Satin 'n' Latin, John Lenin ou Marilyn's Mansion . Espères-tu que certaines personnes vont s’en emparer et démarrer des projets sous ces identités ?
Je me suis rendu compte que j’avais des centaines de « projets possibles » que je n’avais plus l’intention de mener à bien du fait de ma nouvelle manière d’approcher mon travail, et j’ai pensé qu’il serait amusant de donner tous les noms de ces projets plutôt que de les laisser disparaitre. Si quelqu’un veut s’en servir, j’en serais ravi, mais ce n’étais pas mon intention de départ. Je suis bien trop occupé en ce moment par le travail pour la mise en place de AAA, et je tourne beaucoup en ce moment, que ce soit pour HD ou avec le concept de Ground Loop qui est une approche très dépouillée, uniquement sonore de ma musique, conçue pour les clubs.
www.atom-tm.com
Chronique
HD
Uwe Schmidt : Pour commencer, et puisque tu as mentionné Schubert en lien avec les albums Liedgut et Winterreise, pour lesquels je ne parlerais pas nécessairement d’influence dans le strict sens du terme, je dois reconnaitre que je suis réticent à expliquer mon travail en utilisant le modèle d’ « influences » extérieures, tout simplement parce que pour moi, tout est une influence. Utiliser ce terme me parait donc redondant. Je préfère essayer d’envisager le développement d’une idée musicale comme un champ gravitationnel qui attire à lui certains éléments qui partagent des points communs avec cette idée. L’inspiration serait donc pour moi avant tout un sentiment, une certaine atmosphère, une texture, une énergie, un langage sonore, et plus encore. C'est ce genre de choses qui m’a poussé à composer HD, des éléments qui peuvent être concrets (comme Schubert auparavant) ou abstraits au point d’être indescriptibles.
Certains titres d’HD sont en chantier depuis huit ans. As-tu travaillé sur l’album par intermittence durant toute cette période entre d’autres projets ?
Il y a eu une première phase aux alentours de 2005, durant laquelle j’ai enregistré puis abandonné un album qui aurait du s’intituler "Hard Disc Rock". Après cela, je n’ai pas retravaillé sur ces titres pendant quelques années, jusqu’en 2010, où j’ai voulu me repencher dessus, par curiosité. A partir de là, je revenais de temps à autre sur ce matériau, réévaluant certains titres et en jetant d’autres à la poubelle, et quelques titres ont fini par survivre à ce processus. J’ai alors commencé à tout réenregistrer, ce qui a complètement modifié ces titres. Il ne subsiste en définitive que trois de ces titres sur HD, tout le reste ayant été enregistré l’an dernier. Je dirais que l’idée initiale d’HD a germée en 2005, mais que son développement et sa maturation ont eu lieu en une autre période intensive de production.
Dans les trois titres que tu as conservé, dans quelle mesure HD se rapproche t-il de ton idée de départ ?
Pas beaucoup (rires). "Hard Disc Rock", l’album demeuré inédit, avait en fait une ambiance très différente, à laquelle je ne voulais pas me référer de nouveau. C’est sans doute simplement du au fait que j’ai changé durant toutes ces années, ainsi que mes idées musicales. C’est pour cela que j’ai tant retravaillé les titres initiaux qui n’ont aujourd’hui que très peu à voir avec ce que j’avais conçu et enregistré en 2005.
C’est sans doute la première fois que tu exprimes avec HD des idées politiques claires, en l’occurrence une critique acerbe de la culture consumériste dominante. Qu’est-ce qui t’a poussé à sortir de l’ombre et à revendiquer cette position ?
Cela a beaucoup à voir avec le fait que la musique, et la musique électronique en particulier, est devenue une sorte de bruit de fond ennuyeux pour, soit la consommation de drogues, soit des publicités pour voitures. Je regrette le manque d’aspect dérangeant du genre, ou le simple refus de prendre la moindre position. Je voulais vraiment prendre position, tout en sachant que cela pourrait être risqué au vu de la quasi-impossibilité de défendre une idée forte et cohérente de quelque sorte que ce soit de nos jours. Je voulais une certaine forme de « courage », d’attitude, et je pense que cela donne une énergie spécifique à HD. Et comme tu le disais, c’est quelque chose que je n’avais jamais fait auparavant, et je pense qu’il était grand temps que je me lance.
Depuis que tu t’es installé au Chili où tu étais, comme tu le disais à l’époque, libre du bombardement d’informations qui t’assaillait en Allemagne, la globalisation de la culture s’est largement accélérée et il est évident maintenant que tu es exposé de manière quotidienne au même monde sonore « unifié » que celui dans lequel nous vivons tous. HD est-il aussi une réaction à cela ?
HD est une réaction à énormément de choses, mais effectivement ce problème que tu mentionnes en fait largement partie ! Par « réaction », j’entends toute influence qui m’amène de nouvelles idées musicales, ou m’en fait changer. Evidemment, le sujet des « médias », qu’il s’agisse d’internet ou des médias traditionnels est devenu une source inévitable, et joue un rôle à de nombreux niveaux dans la vie de tout un chacun. Il y a bien sûr des aspects positifs à ce phénomène, mais ils font une piètre source d’inspiration musicale (rires).
Tu as fait appel à plusieurs collaborateurs sur cet album, comme Alva Noto, Marc Behrens, Jamie Lidell ou Jean-Charles Vandermynsbrugge. Comment as-tu été amené à travailler avec eux ?
En travaillant sur HD, j’ai réalisé que certains morceaux requéraient des éléments spécifiques que je n’étais pas à même d’apporter moi-même, là où d’autres, je le sentais, pourraient donner une dimension différente à « mes » titres. J’avais des idées assez spécifiques en tête, tant sur ce qu’étaient ces éléments que sur les artistes à qui je pourrais demander de les fournir. Le titre avec Jamie Lidell, « I Love U (Like I Love My Drum Machine) » constitue en revanche l’exception à cette approche, puisque j’avais dès le départ composé ce morceau en pensant à sa voix. Sans la contribution de Jamie, je n’aurais pas pu finir et publier ce titre. En outre, je connais tous ces collaborateurs depuis des années et certains sont de très bons amis, ce qui fait que je savais déjà en grande partie comment leur pratique pourrait s’intégrer dans les idées que j’avais esquissé.
Après avoir été l’un des artistes les plus prolifiques au monde sous une multitude de pseudonymes, tu sembles avoir choisi de te consacrer maintenant essentiellement à AtomTM…
C’est vrai. Mais ces pseudonymes multiples n’ont jamais fait partie d’un concept, pas plus que je n’avais de plan particulier les concernant. C’était tout simplement quelque chose que j’ai fait pour des raisons purement pratiques. Au départ, cela m’a aidé à canaliser mon énergie créatrice et mes idées dans des directions données, mais après avoir fonctionné comme cela pendant quelques temps, c’est devenu un automatisme. Et puis, il y a quelques années, j’ai réalisé que je voulais travailler de manière différente, avec une musique différente, et un regard différent sur mon propre travail, et j’ai décidé que cette « technique » des pseudonymes, ne m’était plus nécessaire. J’ai alors choisi de rediriger toutes mes idées en une seule identité, qui est Atom TM.
Est-ce la raison pour laquelle tu as publié Cold Memories, qui est un mix de titres enregistrés en tant qu’Atom Heart sous l’identité d’AtomTM ? As-tu d’autres réappropriations de ton propre travail de ce type prévues ?
Oui, car mon intention finale est de fusionner mon catalogue entier en une seule et unique entité. Cela signifie que tous mes différents noms d’artistes vont disparaitre au fur et à mesure, comme cela commence à apparaitre sur mon site web. L’une des étapes sera de fondre toute ma production sous un label digital unique, AtomTM_Audio_Archive. AAA sera lancé en octobre avec la réédition de ma toute première production, Matter de Lassigue Bendthaus, vingt trois ans après sa publication initiale. Ensuite, je m’attelerais à la remasterisation de tout mon catalogue et à sa publication sur mon site web. Comme tu le constateras alors, toutes mes différentes identités devraient alors disparaitre au profit d’un AtomTM générique.
Suite au décès récent de Pete Namlook, tu as choisi de mettre un terme à votre label commun Rather Interesting. Il ne t’était pas possible de continuer le label sans lui ?
Cela n’aurait pas été la même chose, c’est pourquoi j’ai décidé d’y mettre un terme. Peut-être finirais-je par développer quelque chose du même type dans l’avenir, mais ce serait pour une nouvelle ère, un nouveau segment de mon travail. Fermer le label n’a pas été une décision facile, et cela a été de pair avec l’acceptation que certaines choses, même si elles nous semblent « normales » ou « naturelles » parce qu’elles ont fait partie de nos vies pendant des années peuvent disparaitre d’un instant à l’autre, comme un être humain. C’est triste de réaliser que tout ce que nous connaissons, y compris nous-mêmes, cessera peu à peu d’exister, jusqu’à ce que plus rien de ce qui nous entoure ne soit là. Mettre un terme à mon label est une action symbolique visant à reconnaitre et accepter cette condition.
Tu as parfois déclaré avoir au moins une idée d’album par jour; Est-ce toujours le cas ?
La plupart du temps oui, c’est toujours vrai. Cependant, je trouve bien plus intéressant désormais de laisser ces idées infuser pendant longtemps plutôt que de céder à la pulsion de les concrétiser tout de suite. C’est probablement le plus gros changement dans mes méthodes de travail de ces dix dernières années.
Tu as posté il y a quelques semaines sur ta page Facebook une liste de noms de projets fictifs que tu aurais pu utiliser, tels que Whitney Spears, Satin 'n' Latin, John Lenin ou Marilyn's Mansion . Espères-tu que certaines personnes vont s’en emparer et démarrer des projets sous ces identités ?
Je me suis rendu compte que j’avais des centaines de « projets possibles » que je n’avais plus l’intention de mener à bien du fait de ma nouvelle manière d’approcher mon travail, et j’ai pensé qu’il serait amusant de donner tous les noms de ces projets plutôt que de les laisser disparaitre. Si quelqu’un veut s’en servir, j’en serais ravi, mais ce n’étais pas mon intention de départ. Je suis bien trop occupé en ce moment par le travail pour la mise en place de AAA, et je tourne beaucoup en ce moment, que ce soit pour HD ou avec le concept de Ground Loop qui est une approche très dépouillée, uniquement sonore de ma musique, conçue pour les clubs.
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