Réunion inspirée de trois guitaristes ayant exploré, au fil des années, presque tout le spectre offert par leur instrument, The Darkened Mirror apparait comme un hommage, largement improvisé, à tout un univers chargé d’images mentales : celui de l’americana, d’un folk de poussière et de cactus qui sert ici de langage commun aux participants. Un contexte familier pour Tom Carter, qui s’y est si souvent plongé à travers ses disques, qu’ils fussent solo, collaboratifs ou sous les traits de Charalambides, mais que l’on retrouve également en tant que sujet d’étude de longue date chez Christian Kiefer, qui y a consacré romans, essais et albums. Et s’il est moins facile de replacer Tetuzi Akiyama, vétéran de l’improvisation japonais dans ce paysage, il est un peu comme ce personnage étranger égaré, que l’on retrouve en pleine campagne désertique à la descente d’un bus dans la quasi-totalité des road movies américains. Que le trio s’entende, d’un strict point de vue musical, cela ne fait aucun doute, et les deux faces du vinyle montrent bien la qualité d’écoute et de partage d’espace qui se fait entre eux, l’ensemble étant toujours parfaitement apaisé. Les guitares s’enchevêtrent avec délicatesse, entre pincements de cordes et glissés de doigts, laissent parfois de rares riffs, un violoncelle ou des ambiances variées se glisser par l’embrasure de la porte, accueillies comme naturellement dans l’ensemble. Confortable, chaud comme une soirée au coin du feu dans une cabane texane, The Darkened Mirror est un beau moment de collaboration amicale. Et si l’on aurait sans doute apprécié que le miroir s’assombrisse effectivement de temps à autres, que les pointes qui apparaissent de ci de là se fassent un peu plus acérées, on ne saurait bouder pour autant cette rencontre qui, à défaut de vraiment surprendre, a tout pour séduire.
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December 2013
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