Webzine devenu, depuis déjà un an, un label des plus recommandables, Future Sequence a publié via Bandcamp des albums de Radere, Zvuku, Widesky et Sun Hammer, ce qui donne déjà une bonne idée de leur orientation sonore, mais également, et c'est ce qui nous concerne en premier chef ici, une série de compilations librement téléchargeables, qui en quatre volumes de plus de quarante titres chacun, a proposé un panorama très étendu de la scène ambient-drone contemporaine. Les afficionados de labels tels qu'Hibernate, Rural Colours ou Time-Released Sounds seront en terrain connu sur ce quatrième volet puisqu'on y retrouve nombre d'artistes appartenant à leur écurie ainsi que quantité de jeunes pousses, ce qui est l'intérêt majeur de la série, qui permet d'observer, en temps réel, l'apparition et la croissance d'artistes à suivre. Et une fois encore, la moisson a été bonne puisque, aux côtés de Loscil et de son ambient dub noyé dans l'écho, des nappes de Bengalfuel, du minimalisme lumineux de Nobuto Suda (« Lyricism of the Light », superbe !), des nuages étirés d'Hakobune, des guitares dévorées de souffle de Radere ou des crépitement âcres et des ambiances concrètes de Pleq, ici associé à Philippe Lamy, on découvre avec un frisson dans le dos l'electronica cristalline et toute en finesse de Porya Hatami ("Winter", meilleur titre de la compilation selon moi), les drones de cordes contrariées de Zvuku, la mélancolie à fleur de touches d'Anna Rose Carter ou Ioflow, la noise pointilliste d'Aquarelle, l'éprouvante montée en tension de Daniel Thomas Freeman, l'entropie maitrisée de Waves on Canvas, les accents post-rock d'Accelra, le jazz blême de Mere ou le lyrisme congelé d'un Voder. Rien ici ne démérite, et Sequence 4 épate par son tracklisting impeccable, chaque artiste parvenant à être convaincant, voire pour un bon nombre d'entre eux, franchement bouleversant. Une compilation tout simplement indispensable, que je ne saurais trop vous recommander, sans oublier au passage de vous précipiter sur les trois autres volets du cycle, tout aussi réussis. Une telle avalanche de découvertes et d'émotions fortes aussi généreusement offertes, ce n'est pas tout les jours que ça arrive !
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Depuis ses premiers pas en 2006 avec un mini CD chez Taâlem, le duo parisien 2kilos &More n'a cessé de nous épater et de placer chaque fois la barre un peu plus haut. Car loin de se concentrer sur un univers unique et d'en explorer les contours, Hugues Villette (ex- Osaka Bondage) et Séverine Krouch (Ba[j]ka), ont préféré, album après album, ouvrir en grand portes et fenêtres, tisser des liens toujours plus dense entre electronica, rock expérimental, musique post-industrielle, seuls ou en compagnie d'invités qui sont autant de compagnons de route. Nouvelle étape radicale de cette évolution, Kurz Vor5 agrège quantité d'éléments disparates dans des constructions où l'improvisation sait aller de pair avec le sens du détail qui fait sens. Du lyrique et spectral « Infinite Dead Ends » incanté plus que chanté par Phil Von aux glaçants récits dignes des films noirs les plus poisseux narrés par Black Sifichi (« User OK Feelings rejected » et surtout le terrifiant « I decided to lie »), en passant par une indus électrique et répétitive qui retrouve l'aliénation inhérente au genre (« One in the other ») ou l'ambient electronica cliquée de « Second Season », Kurz Vor5 varie les climats tout en gardant une étonnante cohérence interne, et s'il fallait trouver, à brule-pourpoint, un équivalent sonore à 2Kilos &More, ce serait Recoil qui viendrait à l'esprit, si celui-ci n'avait parfois tendance à céder à la facilité. Ici, la tension ne se relâche jamais complètement, le duo excellant à créer des montées qui prennent à la gorge et ne s'arrêtent apparemment jamais, des moments de calme où l'on souffle en regardant tout de même par dessus son épaule, au cas où... à nous prendre par la main que pour mieux nous balancer dans un puit d'ascenseur désaffecté. Avec en bonus en ligne trois vidéos téléchargeables réalisées par Lisa May à partir d'extraits de films retravaillés et d'images personnelles, projetés par 2Kilos &More lors de leurs concerts, Kurz Vor5 est, comme ses prédécesseurs un jalon à partir duquel les deux artistes parisiens redéfinissent le monde qui devient à la fois finement ouvragé et rugueux, mécanique et viscéral, mais surtout infiniment plus beau ! PLEQ / SPHERULEUS : Quietus Gradualis (Time Released Sound) / SPHERULEUS : Dissolve (Audio Gourmet)6/23/2012 Adeptes de la collaboration, le prolifique polonais Bartosz Dziadosz, alias Pleq et l'Anglais Harry Towell, qui compose sous le nom de Spheruleus mais dirige également le très respectable label Audio Gourmet, se sont déjà plusieurs fois croisé par le passé, et Quietus Gradualis pourrait être vu comme l'aboutissement d'une relation de travail murie sur le long terme, affinée par l'évolution de chacun. Présenté sous deux formes différentes, dont une tirée à seulement quatre vingt exemplaires, appartenant à la série des « Chocolate Box » du label Time Released Sound se présente sous la forme d'un casse tête où circulent des billes et d'autres accessoires aussi inutiles qu'amusants, Quietus Gradualis ne se prête pourtant que peu au jeu et aux couleurs vives. En deux titres d'une vingtaine de minutes, où sur un fond de drones terreux et de craquements, s'enroulent des ambiances complexes faites de guitares faussement enjouées et de cordes épurées, cette nouvelle aventure en duo propose une superbe réflexion mélancolique sur le rapport au temps et à l'entropie, qui régit tout, de l'écoulement des notes et des textures à celui des billes dans le minuscule « flipper » finalement aussi dérisoire qu'adapté. On retrouve également Spheruleus en solitaire pour un album, disponible uniquement en téléchargement mais organisé comme un vinyle avec ses deux faces distinctes, dont le titre (Dissolve) ne pouvait que nous séduire. Inspiré par une photographie d'une maison isolée au sein de la campagne galloise par Richard Outram tout autant que désespéré par un lieu d'habitation qui semblait lui ôter toute créativité, Harry Towell s'est lancé dans une rêverie musicale qui prend l'aspect de deux pièces, « Retreat » et « Dissolve », collage particulièrement élaboré de guitares, de violoncelle, d'un piano, d'un harmonica et même de spectre de voix inarticulés qui émergent d'un brouillard de field recordings (grondements d'orage, pluie...) et de particules en suspension. Tout en finesse et en retenue, nostalgique mais sans jamais céder au pathos du lieu, Dissolve évoque avec brio les couleurs délavées du paysage, la peinture qui se décolle sur les planches du bardage exposé aux éléments, le vent frappant aux fenêtres sales, la poussière qui s'accumule, le temps qui n'en finit plus de passer... Magnifique ! Arpenteur infatigable des horizons polaires qui irriguent l'ensemble de son oeuvre, Thomas Köner n'en délaisse pas moins, pour son premier album depuis trois ans, les illusions romantiques d’étendues d'un blanc immaculées au profit des glaces souillées, meurtries. Novaya Zemlya ne nous donne pas à découvrir le pôle des grands aventuriers du dix neuvième siècle, mais celui de la Guerre Froide. En choisissant de s’intéresser au destin de Nova Zemlya, l’île qui constitue le point le plus au nord de l'Europe, Köner prend à bras le corps une histoire chargée, faite de déplacement forcé de populations, d’essais nucléaires à répétion, incluant l’explosion de la plus grosse bombe atomique jamais construite, la Tsar Bomba, cent mégatonnes que les soviétiques firent sauter sur Novaya Zemlya en 1961. En tout, au cours du vingtième siècle, cette petite île vit partir en fumée plus de cent fois le total d'explosifs utilisés pendant la seconde guerre mondiale, et son paysage en a été profondément remodelé, des avalanches et des séismes faisant suite aux explosions. Avec un tel arrière-plan, il n'est guère étonnant que Novaya Zemlya soit l'album le plus désolé et sombre de Thomas Köner à ce jour. Des vents cendreux y soufflent sans fin sur des terres mornes et arides, des explosions étouffées résonnent au loin, des parasites de radios mortes et des voix isolées émergent du vide, survolent des pulsations de geiger affolés, c'est un univers post-apocalyptique et pourtant réaliste que dessine ici Köner en trois longs titres où les détails se dissimulent au détour d'une texture d'un gris sale. Car sur Novaya Zemlya, l'apocalypse a bien eu lieu, mais elle n'était que banalement humaine, et l'album, superbement réalisé, laisse un arrière-goût âcre dans la bouche, car c'est sans lyrisme, avec une précision chirurgicale que Thomas Köner pointe le doigt sur l'un des pires désastres écologique qu'aient connu les terres arctiques. Audience of One, le dernier album en date de l'Australien Oren Ambarchi est un disque déroutant. A la première écoute, il est même décevant, avant qu'il ne parvienne à creuser son chemin dans la mémoire, là où viennent s'installer toutes les oeuvres qui, finalement, en valent la peine. Déroutant car Ambarchi y délaisse largement les textures filandreuses et si subtiles qui faisaient tout le charme de ses albums précédents pour Touch, Grapes from the Estate et In the Pendulum's Embrace, et qu'il y aborde des formes musicales variées et pas forcément compatibles. Parce que, au travail solitaire, il a préféré la collaboration, s'entourant de multiples partenaires qui apportent leur voix et leurs univers, parce qu'il présente comme une suite en quatre mouvements ce qui apparaît clairement comme quatre travaux distants. S'ouvrant par la pop ambient, faussement simpliste de « Salt » qui rappelle Sun, le projet parallèle d'Ambarchi en plus éthéré, Audience of One est ensuite clairement dominé par le mastodonte « Knots », plus de trente minutes qui agrègent lentement autour du battement emballé d'une cymbale des blocs de plus en plus impénétrables de grondements de basse, de claquements, de violoncelles, de cors, de drones et d'attaques noise, le tout se nouant et se dénouant sans cesse pour habiller les percussions folles de Joe Talia. C'est là, dans cette course effrénée sur la frontière, dans cet équilibre casse gueule que se situe le coeur noir de Audience of One, dans un titre d'une telle puissance qu'il faut le réécouter sans cesse pour en absorber l'essence. Après un tel choc, évidemment, le reste de l'album pâlit un peu, et même le magnifique et retenu « Passage », qui sous-tend de guitares délicates et de textures lumineuses la voix pâle de Jessika Kenney ne peut vraiment échapper à l'ombre projetée par « Knots ». Reste à la reprise du « Fractured Mirror » de Ace Frehley la charge de conclure l'album, ce que, il faut bien l'avouer elle échoue à faire vraiment, son minimalisme de façade cachant surtout une dream pop peu inspirée qui est le seul vrai point faible de l'album. En définitive, Audience of One ne peut pas, selon moi, être considéré comme l'oeuvre complète qu'Oren Ambarchi déclaire y voir, mais comme deux pièces distinctes, qui auraient clairement pu être séparées. D'un côté, les trois titres courts, encore très révélateurs de la face lumineuse du compositeur, de ses aspirations et de son passé pop, et de l'autre, « Knots » dont la force impressionnante ne justifie aucun compagnonnage, mais donne à Audience of One largement de quoi faire oublier ses quelques faiblesses.
Omniprésent depuis quelques mois à travers ses différents projets, Philippe Petit n'entend pas céder un pouce de terrain, et quelques semaines à peine après la sortie du nouvel album de son projet Strings of Consciousness, le voilà qui revient occuper nos platines avec pas moins de quatre nouveaux CD, aussi dissemblables qu'indispensables. On commencera donc notre voyage par Fire Walking to Wonderland, le second volet de sa trilogie Extraordinary Tales of a Lemon Girl. Alors qu'on avait laissé la Lemon Girl dans l'expectative à l'issue de Oneiric Rings on Grey Velvet, au bord d'un abîme qui semblait l'attirer malgré elle, Philippe Petit l'y fait tomber pour de bon cette fois-ci, et hélas pour elle la descente n'est pas de tout repos. Là où son prédécesseur négociait des accalmies, des refuges oniriques à son héroïne, Fire Walking to Wonderland est tout en menace frontale, en climats dissonants, et en cordes distordues qui l'enserrent et l'entrainent toujours plus loin dans les profondeurs de ce qui apparaît bien plus comme un monde de cauchemars que comme un pays des merveilles. Plus proche ici de la musique nouvelle que des soundtracks qui sous-tendaient Oneiric Rings on Grey Velvet, Philippe Petit ajoute une nouvelle barbelure incandescente à son arc. Largement plus tendre dans son hommage à sa fille Eugénie (heureusement pour elle), Philippe Petit n'en fait pas pour autant dans le rose bonbon. Eugenie regorge de chausse trappes, heureusement ici compensées par des sonorités douces de violons et de violoncelles émergeant de blocs de bruit pour mieux se noyer ailleurs dans des craquements sinistres . Avec Eugénie, Philippe Petit signe son Sinking of the Titanic version bateau en plastique dans un aquarium. Décidément tout sauf une berceuse ! C'est du côté de la brutalité qu'on retrouve Philippe Petit sur Una Symphonia della Paura, un album né d'une collaboration avec Justin Broadrick, un « Murmurs » massif et d'une lenteur oppressante (on pense à un Mater Suspiria Vision qui aurait croisé Sunn O))) en chemin) qui ouvre le pas à des torrents noirs et hantés. Assauts noise, percussions tribales captées à travers des tonnes de souffle, picots électriques, Una Symphonia della Paura met tous les compteurs dans le rouge, et si les constructions subtiles de morceaux dont Philippe Petit est coutumier sont ici noyées dans la masse, c'est au profit d'une redoutable efficacité, de l'avancée inéluctable d'un bloc massif et rugueux, bardé d'aspérités comme une arme inconnue. Enfin, sous son identité de Philippe Petit & Friends (les amis nouveaux venus comptant entre autres Nils Frahm, Rob Ellis, Aidan Baker, James Johnston (Gallon Drunk), Richard Harrison (Spaceheads), Reihold Friedl (Zeitkratzer) ou Adrian Klumpes), on le retrouve une dernière fois avec Cordophony, un album polychrome qui mêle finesse néoclassique (« Eunoïa ») et coloration folk hérissée de dissonances (« The Sunflower who does not like to turn to the Sun »), pièces pour piano d'avant-garde (« The Modern Dance for the advanced in Age »), hommage à la tradition musicale (« Merlin's Music box » étant présenté comme un hommage à Janacek), bande originale crispante (« Oneiromancy ») et même une berceuse cauchemardesque (« Lullaby »). Complexe et fascinant de bout en bout, Cordophony est une aventure sonore hors normes comme on n'en découvre que trop peu. Raison de plus pour ne pas la laisser passer ! Colossale prise de risques pour Peter Rehberg (Pita) et Stephen O'Malley (Sun O))) ), V est une remise à plat de tout ce à quoi nous avait habitué KTL sur ses précédents albums. Suite aussi inattendue que finalement logique de leurs évolutions respectives, V évacue ainsi tout le contexte rock dans lequel agissait KTL pour plonger à pieds joints dans l'ambient et la musique concrète. Enregistré sur une période relativement longue dans le légendaire studio suédois EMS et au GRM de Paris, deux institutions qui sont pour beaucoup dans le développement de la musique électronique « savante » au cours du siècle dernier, V propose des titres lents et dépouillés, évoluant dans des registres très bas, dépourvus des attaques noise habituelles de Pita. Allant jusqu'à faire orchestrer un des titres (« Phill 2 »), l'un des plus beaux moments de l'album, par Johann Johannsson accompagné de l'Orchestre Philharmonique de Prague, et recourant pour l'essentiel à des synthétiseurs modulaires, V est une magnifique oeuvre de musique expérimentale qui, tout en s'inscrivant dans la droite ligne des productions du GRM (et ce n'est sans doute pas un hasard si Editions Mego vient d'en entreprendre la réédition à travers une nouvelle subdivision), tire également parti de l'héritage musical de ses auteurs. Quant à leur goût pour les climats mortifères, on le retrouve pleinement sur « Last Spring : A Sequel », dont les vingt minutes terminent V d'une manière totalement inattendue. Basé sur une installation de leur comparse de longue date Gisèle Vienne, et porté par la voix grinçante et grand guignolesque de Jonathan Capdevielle, son histoire inspirée du mythe de Frankenstein très sobrement illustrée par KTL, est une magistrale plongée dans la folie créatrice d'un homme et dans l'innocence aveugle de son oeuvre de chair. Glaçant, à l'image de V, qu'il parachève brillamment, « Last Spring : A Sequel » dresse un pont entre ce qu'a pu être KTL et ce qu'il est devenu, une créature qui a décidé d'échapper à ses maitres pour les conduire vers un ailleurs imprévisible.
En décidant qu’il était temps d’offrir les clés de son album Tiger Flower Circle Sun, paru en 2010 chez Ghostly International, à d’autres artistes, Christopher Willits n’a pas lésiné sur les moyens puisque, au lieu de compiler un simple album de remixes par des signatures attendues, il a préféré en faire un concours de remixes, ouvert à tous, les participants ayant comme seules ressources communes un paquet de cent vingt et un sons utilisés par Willits sur l’album et pour seule consigne de s’amuser et de composer ce qu’ils veulent avec. Au final, et même si on devine que de nombreux autres ont du être envoyés, c’est tout de même cinquante remixes que Willits a sélectionné pour Tiger Flower Circle Sun- Remixes, une compilation téléchargeable à prix libre sur le site de son label Overlap. Comme on pouvait s’y attendre, avec un album aussi riche et polychrome que celui qui a servi de source, les remixes partent ici dans tous les sens, explorant à fond les différentes facettes de Willits, de l’ambient flottante de ses collaborations avec Taylor Deupree ou Ryuichi Sakamoto aux textures plus ouvertement pop que le guitariste développe depuis quelques années. Et si, autour de quelques noms connus, de Robert Lippok à Celer, John Hudak, Szymon Kaliski ou Corey Fuller (de Illuha), les jeunes pousses occupent le gros du terrain, force est de constater que le talent est ici également réparti et que nombreux sont ceux qui ont su tirer parti des contraintes pour s’imposer. On retiendra donc principalement ici une grosse poignée de titres qui ont tous, à leur manière, su emmener la musique de Christopher Willits sur d’autres territoires. Dans l’ambient, évidemment, le choix qui revient le plus souvent, adopté, entre autres, par Corey Fuller, Celer, Leonardo Rosado, Ted Appel et Go Dugong, dans la dream pop élégiaque avec Lamont Kohner et Chris McNamara, dans une electronica ronde (Davic Nod) ou plus cliquée (Andy Cowling), dans une shoegaze flottante (Roma 79) ou un post punk toutes basses en avant (Robert Lippok), dans la techno minimale (The Sight Below) comme dans un techno dub apaisé (Big Phone, MimiCof) ou un post-rock décalé (Pearson Constantino). Au final, à travers ses cinquante titres, Tiger Flower Circle Sun- Remixes remplit triplement son office. Premièrement, il prolonge plus qu’agréablement l’album original qui l’a vu naitre, deuxièmement, il démontre la versatilité et la pertinence de la musique de Christopher Willits, capable de s’adapter à toutes ses mutations sans y disparaitre, et enfin, il nous donne quantité de nouveaux artistes talentueux dont nous suivrons le travail dans l’avenir. Merci pour tout ! Jusqu'à présent, le nom de Prurient avait toujours été synonyme de noise. Plus ou moins agressive, certes, mais le projet du New-Yorkais Dominick Fernow constituait l'une références les pus fiables en ce domaine. Or, après les accointances de Fernow avec le groupe de neo-new-wave Cold Cave et quelques moments plus calmes qui commençaient, par-ci par là à s'immiscer dans les marges, ce nouveau single de Prurient est une vraie surprise, parce qu'il développe avant tout sur sa première face des textures ambient très sombres (pas tout à fait du dark ambient, parce que les clichés manquent à l'appel, mais on n'en est souvent pas très loin), traversé de voix et de bribes de field recordings au service d'une histoire qui, si elle se veut prophétique – tous les titres arborant des références bibliques- se révèle surtout inconfortable. Sur la face B, apparaissent des percussions bouclées et des nappes d'orgue lancinantes, avant que « Judgement to the World » ne vienne s'imposer à travers sa guitare folk distordue et que des choeurs angéliques parachèvent l'ensemble. Dominick Fernow aurait-il finalement vu la lumière ? Le Prurient de demain s'orientera t-il dans cette direction nouvelle ? Dieu seul le sait ! |
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December 2013
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